Le tourne-disque (ou électrophone) est un appareil électronique, successeur du gramophone. Inspiré de ces appareils, il permet d’écouter des enregistrements sonores sur des disques microsillons.
Les premiers électrophones commercialisés pour le grand public avaient la forme d’une valise, qui, une fois ouverte, révélait un haut-parleur intégré dans le couvercle amovible. Composés de ce seul haut-parleur large bande qui ne pouvait restituer les sons que dans une gamme réduite de fréquence, leur coût modéré permit cependant à ces appareils d’être proposés à des prix abordables et donc d’être accessibles aux classes moyennes. De plus, leur format apportait une praticité non négligeable et contribua à leur succès. Par la suite, d’autres formats virent le jour et le format valise se fit de plus en plus rare.
Le socle de l’appareil supporte le tourne-disque, lui-même composé d’une tête de lecture supportée par un bras articulé, et d’un plateau sur lequel poser le disque mis en rotation grâce à un moteur électrique. Une broche placée au centre du plateau permet de maintenir le disque et de lui assurer un mouvement régulier.
Les modèles primitifs ne régulant pas la vitesse de rotation parfaitement, une régulation électronique apparut pour améliorer la qualité de l’écoute. Les vitesses de rotation normalisées sont 33⅓ tours par minute ou 45 tours par minute. Certains modèles acceptent toutefois les 78 tours par minute afin d’écouter les disques les plus anciens. Le format 16 tours par minute existe également mais est assez peu développé.
Le principe de fonctionnement de l’électrophone est analogique : les reliefs présents dans le sillon du disque génèrent des mouvements de la pointe de lecture, transmettant alors un signal électrique dans le phonocapteur qui le renvoie ensuite vers le préamplificateur.
Un appareil toujours d’actualité
Ayant connu une forte concurrence suite à l’apparition des lecteurs de CD, les électrophones ont commencé à progressivement disparaître. Mais la reproduction analogique connut un nouvel essor dans un milieu restreint, avec la réimpression de disques vinyles.
En effet, depuis la fin du XXème siècle, la production de platines vinyles a connu une certaine relance, notamment dû à la multiplication des DJs (disc-jockeys), spécialement adeptes de la musique techno ou hip-hop. Certains de ces DJs apprécient les platines tourne-disques car elles leur permettent d’élaborer certains effets sonores particuliers comme le scratch où le DJ manipule le disque à la main.
De nos jours, les platines restent utilisées dans beaucoup de discothèques à travers le monde, notamment la platine Technics 1210 MK2, référence dans le secteur. Cette nouvelle vie de la platine vinyle est toutefois contrariée par l’apparition de simulateurs du « toucher » vinyle, indépendantes ou utilisant un ordinateur via le port USB pour émuler des platines.
La référence pour les discothèques de collectionneurs
L’électrophone ayant entraîné le développement de la discothèque personnelle grâce à son support très pratique, de nombreuses personnes, mélomanes à divers niveaux, possèdent encore une discothèque contenant plusieurs centaines ou milliers de disques. Remplacer tous ces disques vinyle par des CD ou des formats dématérialisés exigeant trop d’investissement en terme de temps ou d’argent, le marché du tourne-disques, bien que restreint, est encore loin de rendre l’âme.
De nombreux enregistrements sur disques vinyle ne seront sûrement jamais transcrits sur CD ou sous format numérique. Le tourne-disques restera donc le meilleur moyen d’être sûr de pouvoir écouter ses chansons favorites les plus anciennes.
De plus les mélomanes et autres audiophiles que nous sommes apprécions particulièrement le son chaleureux produit par un vinyle qui tourne sur un électrophone… Si certains jugent les craquements qui se font entendre lors de l’écoute des disques comme des imperfections, d’autres y voient tout le charme qui découle de cet appareil qui traverse les générations.