Un nouveau support révolutionnaire
Le disque est un support d’enregistrement sonore plat développé en 1887 par Emile Berliner, en même temps que le gramophone, appareil grâce auquel il peut être lu. C’est un support analogique de sons enregistrés dans les modulations latérales d’un sillon en forme de spirale. Deux sillons distincts peuvent être gravé sur un disque, un sur chaque face.
Les premiers disques largement diffusés sont gravés sur un support recouvert de gomme-laque, résine plastique d’origine naturelle suffisamment résistante, glissante et lisse pour permettre la lecture du disque. Ils sont dit « 78 tours », ce qui correspond à leur vitesse de rotation par minute. Ils contiennent un peu plus de 5 minutes de musique pour le disque de 30 cm.
Tout comme le gramophone concurrence le phonographe, le disque concurrence le support du phonographe, le cylindre. La qualité, le format et la praticité du disque lui permettent de remporter facilement et rapidement la bataille des supports et c’est ainsi que la plupart des appareils commercialisés postérieurement à son invention, gramophones ou phonographes, l’utiliseront.
Vers 1920, grâce à l’invention de l’amplificateur électronique, la puissance du son augmente, tandis que le frottement, et donc le bruit de fond, diminuent. Ces progrès techniques augmentent aussi grandement la durée de vie des disques. Vers 1940 la plupart des gramophones et phonographes à disque neufs sont électriques.
Le disque vinyle microsillon
En 1946, la Columbia Records dépose un brevet aux États-Unis pour un disque plat en polychlorure de vinyle. La taille et l’excursion latérale du sillon sont réduites, et la compagnie commercialise son produit sous le nom de « disque microsillon » (« microgroove » en anglais). Ce disque dit « long play » (LP) permet d’allonger grandement le temps de musique, environ 20 minutes par face, grâce à une taille réduite et une vitesse de rotation de seulement 33 tours par minute. De plus, l’utilisation du vinyle, une matière plastique thermoformable, permet d’intensifier la production et de diminuer le coût de reproduction, d’emballage et d’expédition, le disque étant considérablement plus léger. Les disques en vinyle 33 tours remplacent progressivement les disque 78 tours à partir du milieu des années 1950. En France, Pathé-Marconi presse le premier disque microsillon en 1951, aux usines de Chatou.
Le disque vinyle connait un succès immense pendant trois décennies, s’imposant comme le support musical de référence, jusqu’au milieu des années 1980, ou sa production commence à décroître avec l’apparition sur le marché du disque compact (CD) de Philips en 1983.
Le disque est mort… Vive le disque !
La disparition du disque microsillon est progressive, le CD imposant l’achat de nouveaux appareils. Cependant, ce support n’est pas forcément considéré comme un progrès par tous les audiophiles, certains n’appréciant pas la mastérisation des disques ou le procédé d’enregistrement numérique. Certains amateurs préfèrent le son du vinyle qu’ils trouvent plus naturel ou plus « chaud ». En plus de la dimension nostalgique que peut apporter le vinyle lors d’une écoute, beaucoup apprécient le bruit de fond caractéristique accompagné de ses fameux craquements et de ses distorsions spécifiques.
De la funk des années 1970 aux musiques électroniques des années 2000, de nombreux artistes continuent d’enregistrer et de commercialiser, parfois exclusivement, leurs morceaux sur vinyle, et ce malgré la fin de la production de masse de ce support au début des année 1990. Le disque 45 tours est alors très prisé des discothèques, les disc-jockeys (DJ) appréciant la possibilité de jouer des morceaux plus longs, versions rallongées ou remixées des succès du moment ou de titres dancefloor plus undergrounds.
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